du 08/03 au 16/04/2005
ma démarche (ou les « vides » comme sujet) :
Dans la dernière série de peintures dédiées à « La source » (02-99), je fus singulièrement surpris de constater que le sujet principal étais esquivé par la masse végétale entourant la source. J’étais fasciné par tous ces entrelacs de racines qui créent entre elles une multitude de formes, toutes différentes les unes des autres…L’hiver étais bien installé et tous les arbres entourant l’atelier n’avaient pas encore revêtu leur parure printanière; seule les branches pointaient leurs doigts vers le ciel…
Et je les observai, faciné par la quantité de « vides » (come je les appelle) que les branches génèrent entre elles. L’observation lente et précise de ces espaces vides engendra les dessins qui constituent la première approche de ma démarche.
Quelques mois plus tard, le désir fut grand de porter ce travail en peinture et de l’aborder sous de nouveaux angles: format, couleur et matière.
Après les arbres, j’eus conscience que ma démarche pouvait s’enrichir de la confrontation des vides d’origines différentes.
C’est ainsi que je mis mes mains à l’oeuvre dans une approche des vides du corps. Mes mains, mais surtout celles des autres: chaudes ou froides, douces ou calleuses, sèches ou moites, peu importe, du moment que je puisse les observer.
Vint alors le moment d’inviter à jouer avec, de pincer les doigts, de les arrondir, de les croiser pour en observer les vides.
Vint aussi le moment de choisir un nombre de vides, une couleur et d’y apposer son nom. Ainsi l’oeuvre se dessine, se construit sur la toile de façon aléatoire, s’illumine.
Pour la première fois dans ma démarche, l’autre devient incontournable, j’en ai besoin.
Andréa Tison
mars 2005