du 18/06 au 31/07/2008
Une sélection d’étudiants issus de l’Académie des Beaux-Arts de Namur
La trame qui sous-tend cette rencontre « d’élèves-artistes » de l’Académie des Beaux-Arts de Namur aux personnalités si différentes et pourtant si complémentaires est « l’état de recherche » : une interrogation sur les possibles liés tant au savoir-faire qu’au savoir-être.
Pour eux, vivre l’art comme une culture de partage, comme l’occasion d’un échange, est la principale richesse de leurs intentions artistiques. Aider à faire connaître et à faire aimer l’art est l’une de nos missions. C’est pourquoi nous saluons l’initiative de cette exposition. Elle est l’expression de la longue tradition de soutien que la Galerie Détour témoigne à l’égard des artistes et nous l’en remercions.
« S’auto-interroger », voilà probablement la manière la plus singulière pour l’élève en art d’éviter de reproduire la norme, d’élargir son champ d’investigation aux expériences les plus diverses, d’apporter son regard critique sur les pratiques académiques.
Pour l’équipe pédagogique, suivre l’évolution des élèves, c’est accepter qu’ils puissent développer et enrichir les outils traditionnels de la création. C’est en tout cas favoriser un mode d’activité qui fait table rase des distances séparant l’artiste confirmé de l’artiste amateur éclairé ou de l’artiste amateur tout cours.
La formation artistique est chose complexe. C’est à la fois la transgression et l’enrichissement de sa pratique. C’est autant l’affaire de compétences techniques sans cesse renouvelées, que de développement du concept. Ce véritable métissage est au service d’une seule et même expression, une aventure fascinante, qui donne à voir in fine une vision enrichie du monde.
Le parcours d’un « élève-artiste » se doit donc de constamment défricher de nouveaux territoires d’expression, lieux où l’on réinvente la fraîcheur, la naïveté, où l’on prend en compte le principe de plaisir ; véritables privilèges dont est porteuse la création artistique. La pratique de l’art ne doit pas essentiellement être perçue comme « moyen expressif » mais aussi comme « moyen de communication ». C’est ce qui lui confère une fonction sociale. C’est dans cette perspective que les établissements d’enseignement secondaire artistique à horaire réduit ont aussi leur place au sein d’une société humaine.
Notre rôle n’est pas essentiellement de faire des artistes. Modestement, nous représentons une valeur incorporable au développement final de l’enfant, de l’adolescent ou de l’adulte qui fréquente nos cours car on lui permet de construire « l’affirmation de soi ». La sélection d’oeuvres qui est présentée traduit toutes ces valeurs. C’est l’équilibre entre la « liberté d’expression » et « les savoir-faire ». Elle démontre aussi que « l’élève-artiste » bien encadré, bien formé, dépasse très rapidement le stade du débutant, avec ses maladresses, tel qu’on peut le concevoir.
Photos du vernissage