Du 10/09 au 26/10/2008
Cabane… C’est curieux comme il me vient une certaine réticence quand il s’agit de parler a propos de cabanes, une sorte de réserve face au mystère qui l’entoure invariablement . C’est effectivement un endroit caché, secret, à l’abri des regards, attentes et convenances du monde. Un endroit dépouillé, réduit à l’essentiel, un sol, un toit, une couche, un broc, des allumettes. Un lieu qui attire le regard et qui en même temps ne le supporte pas ,pas même celui du ciel. On y rentre seul, on s’y coule, on y coule, on y chavire. On n’y fait rien, on s’y laisse aller… aller où?
Un cocon, un lieu de transition, on y décante, on y mute, on y mue. Un lieu où l’on se rend soudainement quand nos rêves manquent de terreau?. On y laisse oeuvrer la mort…tout doucement, pour ne pas l’effrayer, ne pas s’en effrayer. On y ramasse du bois mort. On allume un feu.
Dehors la nature règne, la vie foisonne sauvage et libre. On en sort, on y retourne encore et encore. On y fait peau neuve, chargés de parfums de terre, de paille et de bois brulé. On en sort consistant et allégé, vif, intense et détaché, défroissé…
Un peu plus libre, un peu plus vrai? On y respire, on s’y laisse inspirer…l’instant créateur. Nous avons tous au fond de nous un rêve de cabane un lieu en nous où la necessité sait se faire entendre…cabanes oubliées, cabanes abandonnées, cabanes détruites, cabanes flottant entre deux mondes…
Olala, à vos cabanes si vous ne voulez pas carrément vous perdre de vue.
Genevieve Gustin