du 15/01 au 15/02/2014
Dans ses dernières toiles, Dominique Collignon laisse découvrir un peu plus les gestes de la peinture après une période où des effets de main tourbillonnante – proches de ceux d’un Renoir début de siècle – avaient régi ses surfaces. En des suggestions éclairantes plus qu’en une démonstration aux fins obscures, ses frottis engendrent aujourd’hui de lumineuses brumes. Et le rideau du ciel s’entrouvre pour tracer une ligne de lumière sur une plaine, plaine qui dévoile soudain son intimité – et l’on songe ici aux « Enfants à la toilette » d’Ensor, oeuvre cousine aux effets cousins. Sans doute caresse-t-elle moins sa toile, abandonnant ses guimauves pour des cieux plus déchirés, des rivières plus pigmentées, des vents plus palpables. Et le nom heureux de Fragonard vient en tête si l’on est prêt à ressentir ces fragrances, ces maquillages, ces paysages de chair. La peinture est plus fonction d’accords de couleurs – nuée amarante, ciel rouille, eaux opalines – que d’imitation d’un réel archivé depuis belle lurette. Dominique Collignon le disant ce matin avec beaucoup de fraîcheur depuis le rivage de ses dernières émotions visuelles.
François Liénard, novembre 2013
Vidéo de l’artiste
Photos du vernissage