du 06/09 au 07/10/2017
Regarder l’origine
Christine Nicaise ne parle pas de sa peinture, pourquoi expliquer ce qui, avec des mots, n’est jamais la peinture ? Que faire alors ? Regarder.
Regarder ces archives, ces peintures de l’immémorial, qui semblent usées par le temps, travaillées par couches superposées, effacement (comme pour un palimpseste), avec des pinceaux, des rouleaux, des brosses, des loques, les doigts de Christine, à terre, faisant corps avec la toile immense.
Christine se souvient : Pompéi, elle a 8 ans. La révélation. Les ruines de la cité engloutie, les vieux murs aux couleurs rouges ocres écaillés… C’était hier. C’est toujours hier.
Christine n’est pas moderne, elle n’est pas d’avant-garde. Elle est née à Pompéi, avec la couleur des fresques qui révèlent le primitif, l’avant absolu.
Ce n’est pas un hasard si Christine aime les vieux livres, les cahiers abîmés dans lesquels elle dessine, elle peint.
La base, c’est l’acrylique, puis une couche de peinture à l’huile, encore une, un gris qui fait chanter le bleu.
Parfois ce sont les lettres d’un alphabet inventé, des écritures illisibles, des lettres écrites à l’envers qui se répandent sur la toile.
On dit peinture abstraite, alors qu’il s’agit de la genèse de la peinture, d’une émotion ancienne et toujours présente.
La passion chez Christine est sobriété.
C’est une évidence qui demande de faire silence pour écouter le visible, pour sentir l’invisible.
Jacques Sojcher. Août 2017
Vidéo de l’artiste
Photos du vernissage