« Souffle d’ardoise 1» – détail
16 x 37 cm – 2008 – Papier, schiste ardoisier

Contre-addiction
Issu de la mouvance dite construite qu’il a côtoyée pendant longtemps et jamais vraiment reniée, il est, depuis, passé de l’usage de la « ligne droite » à la « ligne courbe ». Pour l’artiste en question (et en questionnement), cela peut être perçu comme un signe de régression, à tout le moins, d’un manque de constance dans la pratique, mais n’est-ce pas également l’une des caractéristiques de l’artiste qui se doit de toujours être en recherche ?
Nouer des relations entre des pratiques telles que la musique et l’usage de la couleur (harmonie du cercle chromatique musical/pictural) est une forme d’expression qui a été largement mise en exergue et continue à avoir ses adeptes dont il est assurément partie prenante. A cette fin, le cordage peint apparaît comme un support parfaitement adapté car il peut prendre différentes formes, en partant de la ligne droite, de la courbe, de la superposition, de l’entrecroisement et bien sûr de l’imbrication par le nœud.
Tout naturellement, une telle manière de concevoir l’espace amène à d’autres types de réflexions tels que l’usage de la ligne, car la ligne c’est le lien !
Ces expérimentations ont naturellement rencontré certaines difficultés dans la manière de travailler ainsi que dans l’usage des outils nécessaires, et surtout adéquats.
Si l’on cherche l’origine des repères et des tracés qui composent le travail de Jean-Pierre Husquinet, nous y trouvons deux sources distinctes : le tissage pour les repères, et l’arpentage pour les tracés ; et en observant attentivement son œuvre, nous serions bien en peine de situer l’une ou (et) l’autre de ses sources tant elles se confondent.
Un qualificatif doit-il donc s’appliquer afin de pouvoir ranger une pratique plastique dans une case bien étiquetée ?
La recherche ne s’embarrasse pas des catégories et est toujours en mouvement, ce qui ne nous permet aucunement d’apporter de conclusion.
E.B.